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De l’obligation pour les industriels (hyper) électro-intensifs à évaluer un placement de long terme vs une barrière à l’entrée.

Je me permets de réagir à chaud sur le report de la clause de revoyure dans le cadre du mécanisme de régulation post-Arenh 2026.

En présentant le 14 novembre dernier l’accord trouvé avec EDF concernant les modalités de vente de l’électricité nucléaire historique à partir de 2026, le gouvernement s’était fixé l’objectif d’en réévaluer les paramètres six mois plus tard.

Mais ce délai « se révèle un peu court pour avoir suffisamment d’éléments », a indiqué le directeur général des entreprises, Thomas Courbe, aux sénateurs de la commission d’enquête sur l’électricité le 9 avril. La baisse des prix de marché en deçà de 70 €/MWh (le prix de vente moyen prévu par l’accord) a freiné la dynamique, explique-t-il. Les contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN) réservés aux industriels (hyper) électro-intensifs n’ont que trois clients potentiels à ce stade. « [Les industriels] me disent que le coût de l’avance en tête [préfinancement qui doit permettre à EDF d’investir dans le parc historique, Ndlr] est énorme », a rapporté la sénatrice Martine Berthet. Le CAPN « n’est pas un contrat de fourniture mais un contrat de partenariat », dans lequel « les industriels payent leur quote-part du coût du parc et en contrepartie ont un prix de l’électricité bas sur une longue durée », a rappelé Thomas Courbe. Le montant de l’avance en tête est « significatif », a reconnu Luc Rémont devant la commission le 10 avril, « mais ce n’est pas une dépense sans rien en face : elle donne droit à de l’électricité nucléaire ».

La barrière à l’entrée, c’est l’avance en tête c’est à dire la somme que les électro-intensifs vont devoir avancer à EDF pour investir dans la centrale.

Cette somme peut être élevée et de plus il y a un coût d’opportunité. Les industriels doivent arbitrer entre plusieurs placements. Dans ce cas figure, il s’agit d’un placement à long terme qui ne rapportera (sous forme de MWh) que dans 7 à 10 ans ou plus (soit le temps de construction de la centrale) donc ils ont raison d’être raison prudents.


Il faut savoir raison garder.

Finis rerum.

Direction des Études Économiques.

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