Actuellement, il n’y a aucun risque imminent de démantèlement d’EDF.
En France, le débat porte sur l’utilisation des contrats pour différence (CFD) dans le secteur nucléaire. Actuellement, la France bénéficie d’une dérogation européenne pour un mécanisme similaire appliqué à son parc nucléaire existant. Cependant, l’introduction de CFD pour le nucléaire pourrait menacer la structure d’EDF, potentiellement vue comme un démembrement de l’entreprise. Le projet Hercule visait à réorganiser EDF en séparant la régulation nucléaire sans introduire nécessairement les CFD. La question reste débattue, malgré les avantages potentiels des CFD pour aligner les prix de l’électricité sur les coûts de production, en raison des préoccupations concernant la concurrence et les règles de l’Union européenne.
Cependant, l’adoption d’un véritable contrat pour différence (CFD) pourrait potentiellement poser ce risque, bien que cela puisse être contourné si la volonté politique le permet.
Des exemples existent pour étayer cette possibilité.
En Hongrie et en Pologne, les politiques énergétiques se sont adaptées pour renforcer la sécurité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables. En Hongrie, le gouvernement a introduit des contrats pour différence (CFD) afin de soutenir les énergies solaire et éolienne, garantissant un prix stable pour l’électricité produite sur le long terme. Cette initiative a stimulé les investissements dans les énergies propres tout en assurant la stabilité des prix de l’électricité, démontrant ainsi l’efficacité d’une volonté politique claire. De manière similaire, en Pologne, traditionnellement dépendante du charbon, les autorités ont également adopté les CFD pour encourager les investissements dans les énergies renouvelables. Ce mécanisme a permis de sécuriser un cadre financier prévisible pour les projets d’énergie éolienne et solaire, tout en contribuant à la diversification du mix énergétique et à la réduction des émissions de carbone conformément aux engagements internationaux.
Ces deux exemples illustrent comment une orientation politique résolue peut jouer un rôle crucial dans la transition énergétique, même dans des contextes où les industries traditionnelles prédominent historiquement.
En suivant ces modèles, la France pourrait envisager d’adopter des CFD pour ses propres sources d’énergie décarbonées, minimisant ainsi les risques associés à l’introduction de nouvelles technologies et renforçant sa position dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
Finis rerum.
Direction des Études Économiques.
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