Plan Messmer

Le taux d’actualisation à 8 % du plan Messmer : clé de voûte du financement nucléaire français.

Le taux d’actualisation retenu pour le Plan Messmer était généralement d’environ 8 %, avec quelques ajustements possibles en fonction des conditions économiques et des spécificités des projets.

Lancé en 1974, le Plan Messmer a marqué le début du programme nucléaire français. À cette époque, le taux d’actualisation appliqué aux investissements dans les centrales nucléaires se situait typiquement autour de 8 %, un taux relativement élevé pour l’époque, mais qui correspondait aux taux d’intérêt pratiqués dans les années 1970 et au début des années 1980, après la crise pétrolière de 1973. Cette période a été caractérisée par une forte inflation et des taux d’intérêt élevés, oscillant entre 7 % et 8 % en France.

Le taux de 8 %, souvent adopté comme référence, était en adéquation avec le contexte économique de l’époque, où les investissements à long terme dans le secteur énergétique nécessitaient un calcul prenant en compte les risques élevés et les coûts initiaux importants des projets, notamment ceux des centrales nucléaires.

Un élément clé de ce financement résidait dans la garantie d’État accordée à EDF.

Cette garantie a permis de réduire la prime de risque appliquée aux emprunts d’EDF, facilitant ainsi l’accès aux financements nécessaires pour la réalisation du programme nucléaire. En garantissant les emprunts d’EDF, l’État français a non seulement atténué l’incertitude pour les créanciers, mais a également contribué à diminuer les coûts de financement, rendant les emprunts à long terme plus attractifs. Cette intervention de l’État a joué un rôle déterminant pour assurer la mise en œuvre du plan, dans un projet à la fois ambitieux et risqué.

Bien que des critiques aient émergé par la suite concernant les coûts globaux du nucléaire, notamment en ce qui concerne les frais de maintenance, de décommissionnement et de gestion des déchets, il convient de souligner que le taux d’actualisation de 8 % retenu dans les années 1970 a été un facteur essentiel pour rendre ces projets financièrement viables, tout en offrant à EDF des marges de manœuvre nécessaires à la gestion de ces coûts à long terme.

En conclusion, le taux d’actualisation du Plan Messmer, souvent fixé autour de 8 %, s’inscrivait dans un contexte économique marqué par des taux d’intérêt élevés et une inflation importante. Cette politique, couplée à la garantie d’État, a facilité le financement de ce programme nucléaire ambitieux, bien que les débats sur le coût à long terme des projets demeurent pertinents aujourd’hui.


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