Shell va prendre le contrôle de BP.
Les majors pétrolières continuent de croire au pétrole, même dans un contexte de prix bas.
TotalEnergies a vu sa rentabilité chuter de plus de 23 % au deuxième trimestre 2025, en raison de la baisse des prix du pétrole. Si les résultats restent conformes aux attentes, la stratégie de rachat d’actions interroge, car elle contribue à l’augmentation rapide de l’endettement (17,9 % fin juin contre 10,2 % un an plus tôt). Dans un contexte de marché incertain, marqué par une demande atone et une pression concurrentielle accrue, le modèle devient plus risqué, d’autant que le prix du baril pourrait encore baisser à l’automne.
Pour maintenir sa résilience, TotalEnergies s’appuie sur la croissance de ses activités d’électricité, de GNL et de pétrochimie, tout en continuant d’investir dans les renouvelables, à rebours des autres majors.
Il est envisageable que de nouvelles alliances émergent dans le cadre d’une recomposition du secteur.
Avec qui Total pourrait-il fusionner ? Avec ENI, peut-être ?
Recomposition des majors pétrolières face à l’impasse énergétique : Shell, BP, et les dilemmes stratégiques de TotalEnergies à l’horizon 2050.
Ce contexte m’inspire deux réflexions.
Premièrement, les compagnies pétrolières qui ont conservé leur foi dans l’avenir des hydrocarbures semblent aujourd’hui en position plus favorable que celles ayant massivement réorienté leur stratégie vers les énergies renouvelables.
Selon le Wall Street Journal, Shell envisagerait le rachat de BP dans ce qui pourrait devenir la plus grande fusion du secteur énergétique depuis Exxon-Mobil en 1998, pour un montant avoisinant les 100 milliards de dollars. Si Shell dément officiellement toute discussion, les marchés spéculent sur un rapprochement, alors que BP traverse une phase difficile, affaibli par une stratégie jugée trop agressive sur les renouvelables et la pression des fonds activistes. Shell, en position de force, verrait dans cette opération un moyen de rattraper les géants américains et de devenir leader mondial du GNL, malgré les risques d’intégration et les obstacles concurrentiels potentiels.
L’hypothèse d’une sortie complète des énergies fossiles à l’horizon 2050 relève, à ce stade, davantage du vœu pieux que d’un scénario crédible.
Deuxièmement, une question stratégique se pose : quel avenir pour TotalEnergies à moyen ou long terme ?
Une alliance, voire une fusion, avec un autre grand acteur du secteur est-elle envisageable ?
Et si tel devait être le cas, quel partenaire serait à la fois compatible, complémentaire et stratégiquement pertinent ?
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Finis rerum.
Direction des Études Économiques.
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Par Alexis Vessat, docteur en économie de l’énergie, expert en systèmes énergétiques européens.