Une conception selon laquelle les fournisseurs alternatifs prouvent qu’ils ont des couvertures mais la législation actuelle ne leur fait pas obligation.

À la suite de son entretien accordé au quotidien économique et financier français la Tribune en date du 03/03/2024, Madame Emmanuelle WARGON, Présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a déclaré dixit « comme les cours de l’électricité baissent plus vite que prévu, ce dont nous pouvons nous réjouir, les fournisseurs alternatifs [autres qu’EDF] sont capables de proposer des tarifs attractifs en se couvrant sur le marché de gros. »

Voici mon ressenti après cet entretien.

Pour ne citer que Mr. Emeric de Wigan, dirigeant de la société KPLER POWER, il n’y aucun moyen de savoir si ces fournisseurs se couvrent effectivement ou s’ ils s’approvisionnent sur le spot. Si les prix remontent : même motif, même punition que pour les années 2022 et 2023.

On peut légitimement se poser la question suivante : il ne pourrait pas y avoir des ratios prudentiels comme dans les banques ? Avec les contrôles à l’avenant ? Mais les fournisseurs à prix fixe sont des assureurs.

Même les fournisseurs rigoureux ne peuvent jamais « hedger physical », il existe toujours des imperfections liées aux profils et des problèmes inhérents à la liquidité sur les marchés de gros et à la complexité d’un portefeuille thermosensible.

J’ajouterai à cette réflexion plusieurs éléments :

On pourrait effectivement concevoir que les alternatifs prouvent qu’ils ont des couvertures mais la législation actuelle ne leur fait pas obligation. S’ils sont défaillants il y aura un problème.

En définitif, il s’agit du même débat qu’avec l’ARENH.

Faut-il réserver l’ARENH aux alternatifs qui investissent dans la production ? La Commission Champsaur après avoir hésité avait dit non.

On peut seulement espérer que la loi qui va être votée introduira des garanties pour le consommateur en obligeant les alternatifs à plus de prudence.

Direction des Études Économiques.