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Reprise des exportations d’électricité vers l’Est : défis et nouvelles perspectives pour le réseau européen.

Après une période de fortes limitations au mois d’avril, les capacités d’exportation de la France vers l’est, en particulier vers la Belgique et l’Allemagne, reprennent progressivement leur élan.

Les restrictions précédentes ont eu un impact notable sur le marché de l’électricité, provoquant des fluctuations de prix significatives entre la France et ses voisins. Les autorités françaises, notamment le Réseau de Transport d’Électricité (RTE), avaient communiqué sur les contraintes qui ont conduit à ces limitations, le gestionnaire de réseau de transport demeurant pour le moins très évasif sur le sujet, bien que la situation semble s’améliorer ces derniers jours.

Pour rappel, je m’étais étonné de la différence de prix de gros entre la France et l’Allemagne, RTE ayant restreint le volume des transactions aux frontières pour des raisons techniques.

Cette décision est autorisée en cas de circonstances exceptionnelles. Néanmoins, aucune explication n’a été donnée sur la nature du problème technique. Peut-être que le site de RTE pourrait apporter plus de précisions ? Si cette décision repose sur des raisons techniques valables, elle est compréhensible. Cependant, si elle découle d’une rétention de capacité, cela serait non seulement interdit mais passible de lourdes sanctions.

À priori on peut penser que c’est la puissance maximale accessible dans les deux sens (en réalité la capacité d’exportation de la France est supérieure à sa capacité d’importation avec l’Allemagne par exemple pour des raisons techniques, çà c’est connu).

Le retour à une plus grande capacité d’exportation marque un changement positif, mais il soulève également des questions sur la gestion des flux électriques et la manière dont les capacités sont calculées et représentées. Un concept largement discuté dans les cercles d’experts est le Maximum Bilateral Exchange, ou MaxBex, qui offre une approximation de la capacité disponible.

Toutefois, cette approche est imparfaite, car les échanges transfrontaliers dépendent de nombreux facteurs, comme les contraintes techniques, les transactions commerciales ou les conditions sur d’autres frontières.

Il y a une controverse concernant le manque de visualisation claire des capacités électriques. Certains experts estiment qu’un graphique indiquant uniquement la capacité maximale ne reflète pas avec précision la complexité des interactions entre les réseaux électriques européens. D’autres experts soutiennent cependant qu’il est essentiel de fournir des données transparentes sur la taille des connexions entre pays, pour mieux comprendre les contraintes et les limites des échanges transfrontaliers d’électricité.

Malgré ces débats techniques, le message reste clair : les capacités d’exportation entre la France et ses voisins de l’est augmentent, ce qui devrait apporter plus de stabilité aux marchés de l’électricité dans les semaines à venir. La dynamique des flux d’énergie continue de susciter des discussions animées parmi les professionnels du secteur, témoignant de l’importance croissante des échanges transfrontaliers dans le cadre de la transition énergétique européenne.

Un passage explique le concept des Maximum Bilateral Exchanges (MAXBEX), utilisé dans le cadre du système flow-based pour le marché de l’électricité (Abdel-Khalek, H., Schäfer, M., Vásquez, R., Unnewehr, J. F., & Weidlich, A, 2019). MAXBEX est une mesure utilisée pour évaluer les capacités d’échange entre deux zones d’enchères (bidding zones) au sein de la région de l’Europe continentale occidentale (CWE), qui comprend des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne, et les Pays-Bas.

MAXBEX est un indicateur qui montre les échanges maximaux réalisables entre deux zones d’enchères, exprimés en mégawatts pour chaque unité de temps du marché (une heure).

Ces valeurs présument que les autres échanges nets sont nuls, offrant ainsi une idée des échanges possibles dans un contexte sans interactions complexes dans le réseau électrique. Cependant, ces valeurs ne sont pas forcément réalisables simultanément, car elles représentent des sections du domaine flow-based, se concentrant sur des interactions entre des paires de pays spécifiques.

Bibliographie :

Abdel-Khalek, H., Schäfer, M., Vásquez, R., et al. (2019). Forecasting cross-border power transmission capacities in Central Western Europe using artificial neural networks. Energy Informatics, 2(Suppl 1), 12. https://doi.org/10.1186/s42162-019-0094-y.

Lambrecht, L. (2024). Les prix de l’électricité sont beaucoup moins chers en France qu’en Belgique depuis un mois : la Creg est en train d’investiguer. Le régulateur belge de l’énergie se demande si les règles européennes sont bien respectées. In La Libre.

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